samedi 7 septembre 2013

Le côté obscur #14: Alabama Monroe/ Tirez la langue mademoiselle /Grand départ

Parmi les films que j'ai vu tout récemment une thématique se dégage très clairement:
 celle de la famille et des rapports qu'elle instaure entre les êtres.
Que ce soit dans "Alabama Monroe", dans "Tirez la langue mademoiselle" ou plus récemment dans "Grand départ" il semble impossible d'y échapper tant ce rapport à la fois intime et complexe semble inspirer les cinéastes !
Nous avons tous une famille :
elle est soit choisie quand on considère ses amis comme sa famille, imposée ("on ne choisit pas sa famille" dit une célèbre chanson de Brasco) ou encore imaginaire (cette soeur ou ce cousin caché que l'on rêve de voir apparaître dans sa vie lorsque que l'on est enfant) c'est un vaste sujet qui à été (et qui sera encore) souvent adapté au cinéma.
Dans les derniers films que j'ai eu l'occasion de voir la donne est sérieusement compliquée par la maladie d'un des membres de la famille, autre thème commun à ces 3 films.
Une de mes nombreuses résidences


-Dans "Alabama Monroe" impossible de ne pas faire un rapprochement avec "La guerre est déclarée" de Valerie Donzelli sorti en 2011:
un couple, déchiré par la maladie de son enfant, qui se reconstruit tant bien que mal.
 De ce film se dégage une émotion particulière puisqu'il s'agit d'un enfant malade, aucun parent n'imagine mourir avant son enfant et pourtant...
La réussite de ce film réside, selon moi, dans l'alternance de moments heureux et de moments dramatiques, la déconstruction du scénario permet ainsi au spectateur d'avoir un panel d'émotions très variées ainsi d'une séquence à l'autre on peut facilement passer du rire aux larmes comme dans la vie quoi !!
Pour ne rien gâcher le film est esthétiquement parlant très beau, les images très travaillées, les cadrages serrés et les jeux de lumière nous font rentrer sans le moindre effort dans cette histoire particulière et on en redemande sans la moindre hésitation.
Gros coup de coeur pour Veerle Baetens dont le corps couvert de tatouage laisse difficilement indifférent.
Petit bémol pour les paroles de chansons qui ne sont pas sous-titrées et qui apportent sans doute quelque chose au film mais à condition d'être bilingue donc !!

-Dans "Tirez la langue mademoiselle" il s'agit de 2 familles qui se rencontrent, des solitudes qui s'entrechoquent et surtout des choix à faire comme il faudra toujours en faire.
J'ai noté une importance particulière de la couleur, de grand aplats rythment le film sans que la connotation des couleurs ne soit connues et Judith (Louise Bourgoin) avec son manteau et ses ongles parfaitement manucurés semble signifier à elle seule la couleur rouge...
Le film n'est pas parfait loin de là mais c'est cette imperfection qui, toujours selon moi, lui confère cette fragilité qui cadre parfaitement avec le scénario.
L'un des personnage dira:
"Qu'est ce que c'est finalement la vie ? c'est trouver l'amour" et nous, les spectateurs sommes tellement d'accord avec lui !
Gros coup de coeur pour Cédric Kahn alias Boris, l'un des 2 frères médecin à la voix rauque et sublime .
Petit bémol pour la fin, j'aurai aimé un traitement plus dramatique du fameux triangle amoureux.

Dans " Grand départ" on parlera également d'un triangle, qui s'il n'est pas amoureux n'en est pas moins complexe:
ici c'est d'un père et ses 2 fils qu'il s'agit et que nous pouvons voir évoluer pendant près d'1h30, tranche de vie choisie dans un moment particulièrement difficile de la vie de ces hommes.
 Il s'agit du premier film de Nicolas Mercier et comme souvent dans les premiers films on y décèle comme des manques et une certaine fragilité , en même la thématique choisie est difficile et maintes et maintes fois traitée:
l'entrée dans la trentaine (la fameuse), le parcours initiatique associé à la maladie du père, figure de proue de la famille.
Dommage que les rôles féminins du film soit traités de façon si superficielle, on aurait aimé voir davantage Chantal Louby ou Zoé Felix et on peine à se rappeler le nom de leurs personnage en sortant de la séance ce qui n'est pas un très bon signe ...
Gros coup de coeur pour Eddy Mitchell auquel le rôle de patient sénile précoce va à merveille!!
Petit bémol pour Jéremie Elkaim, j'ai trouvé son jeu très agaçant (son personnage en tire un certain bénéfice) mais c'était tout de même trop similaire à ce qu'il fait d'habitude.

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